Portrait de Christophe LECOQ

Sur les marchés, les commerçants ne sont pas là que pour vendre, ils sont aussi les garants d'une profession et d'une filière qui assure la qualité des produits et leur provenance.

Christophe Lecoq,

un charcutier qui ne fait pas l'andouille !

Christophe, comment devient- on spécialiste en charcuterie corse!

''Je ne me considère pas comme un charcutier plutôt comme un épicier fin. C'est vrai que pendant des années je n 'ai vendu que des produits corses mais autour d'hui je suis ouvert à d'autres cultures. ''

Et pourquoi la Corse ?

"Aprés mon Bac, j'y suis parti pour les vacances et en fait j'y suis resté 3 ans. ''

Tu y es resté pour l'île de beauté eu peur la beauté de l'île ?

"Oui c'est vrai je suis tombé amoureux de l'île et d'une Corse. La Corse est une région qui ne laisse pas indifférent. Là-bas les sentiments sont très forts et très complexes. Mais un jour j'en suis parti, j'ai beaucoup voyagé. Dans chaque pays je m 'intéressais aussi aux marchés et à la gastronomie locale. ''

Donc aujourd'hui tu es épicier fin multiculturel sur les marchés.   

"Oui même si j'ai encore des liens très forts avec des agriculteurs et des producteurs corses, je travaille aussi des produits d'autres régions françaises, italiennes ou espagnoles. En plus de la charcuterie je propose aussi des fromages du miel, du vin, des conserves. ''

On le ressent auprès d'autres commerçants non sédentaires, le métier est difficile !

"Comme beaucoup de métiers il a ses avantages et ses inconvénients. Mais c'est vrai que c'est un métier prenant. Il ne faut pas oublier que nous sommes tous des petits commerçants, et on le voit tous les jours sur le terrain la pression commerciale des grandes surfaces est très forte. ''

Tu as ressenti le besoin de rejoindre le Groupement des Artisans Commerçants non sédentaires présidé localement par Michel Denis !

''Oui je crois que notre salut à tous passe par notre capacité à nous regrouper et à imaginer ensemble des solutions pour la sauvegarde de notre profession et des mar chés. Un marché vu de l'intérieur est quelque chose de complexe. Nous sommes tous des indépendants aux métiers très différents qui partagent un espace réservé du domaine public. La cohabitation en bonne intelligence est indispensable. ''

Le Groupement les commerçants est donc important ?

''Certains penseront que non, mais il faut toujours voir plus loin que ses propres intérêts. Cela demande du temps de s'investir pour la communauté. Il y a l 0 ans quand Michel Denis a pris la Présidence nous n'étions qu'une quinzaine, aujourd'hui nous sommes 150 alors qu'il y a 1500 commerçants ''

L'avenir est-il si sombre ?

''Sombre j'espère que non. Mais si on regarde comment évolue la société je pense qu'il est vital que nous soyons solidaires les uns des autres. Je crois que dans le futur les réseaux seront de plus en plus nécessaires. Les marchés sont des espaces de vie fragiles mais ô combien vitaux pour la société en général. ''

Bertrand Dauleux.